Communication : 5 principes pour rendre vos contenus web accessibles
Attention ! Cet article a été écrit en 2018. Son contenu a peut-être besoin d’une mise à jour. Complétez votre veille avec les articles les plus récents publiés dans la catégorie Communication et éditorial.
Quand je suis arrivée chez Access42, je ne connaissais rien à l’accessibilité numérique. Pourtant, en tant que responsable marketing et communication, je peux moi aussi faciliter l’accès de nos contenus digitaux aux personnes handicapées en respectant quelques principes. Aujourd’hui, je partage cinq d’entre eux avec vous !
Qu’est-ce que l’accessibilité numérique ?
Il s’agit de rendre le numérique, dont le web, accessible aux personnes handicapées.
Quel que soit leur handicap (déficience visuelle, auditive, motrice, handicap psychique, mental ou cognitif, ou troubles de santé invalidants), les personnes handicapées ont des besoins différents et accèdent généralement à Internet en utilisant d’autres outils. L’écran et la souris nous semblent indispensables et pourtant ! Les personnes aveugles, par exemple, utilisent un lecteur d’écran ; c’est un logiciel qui leur lit oralement (ou affiche en braille) ce qui s’affiche sur leur écran. Certaines personnes avec un handicap moteur utilisent un logiciel leur permettant de contrôler leur ordinateur avec les yeux.
Pour fonctionner correctement, ces logiciels ont besoin que les contenus numériques (c’est-à-dire le code mais aussi les images et le texte produits) respectent quelques règles, définies dans un référentiel légal français.
Quel rapport avec la communication digitale ?
Il s’agit de s’assurer que le message que vous diffusez sur le web – sur le site et l’intranet de votre société, sur vos profils sur les réseaux sociaux, dans vos newsletters ou vos e-mails – est accessible à tous.
C’est particulièrement crucial pour le service public, bien sûr, dont la mission est de rendre service à l’ensemble des citoyens. Plus largement, les personnes handicapées consomment des biens et des services, elles sont des clientes potentielles. Pour elles, Internet est un formidable outil d’autonomisation, un monde nouveau de possibilités (pas besoin de se déplacer, très peu de contraintes physiques) si, et seulement si, les sites sont bien pensés par ceux qui les font.
Adopter une politique d’accessibilité numérique doit évidemment se faire à l’échelle entière de l’entreprise, et nécessite un engagement particulier de la Direction des Systèmes d’Information (DSI), mais chaque service à son rôle à jouer. La personne en charge de la communication digitale peut déjà s’assurer que ses équipes et ses prestataires respectent quelques principes de base.
1. Structurez vos contenus en utilisant des niveaux de titres cohérents
Ces niveaux sont proposés de base sous Word, LibreOffice et dans la plupart des éditeurs de contenu (CMS), comme WordPress. Des screenshots vous permettront surement de mieux comprendre à quoi je fais référence :
Pour faire court, utiliser un titre de niveau 3 avant un titre de niveau 2 parce que l’aspect visuel vous plaît davantage rend la lecture très laborieuse pour les personnes utilisant un lecteur d’écran. La structure du texte n’a en effet plus de cohérence si les niveaux de titres sont choisis en fonction de leur apparence visuelle plutôt qu’en fonction de leur importance hiérarchique.
Si j’avais débuté cette liste par le numéro 4, cela vous aurait-il déconcerté ? Eh bien, c’est le même principe. Ainsi, veillez à toujours choisir des niveaux de titres cohérents, et à ne pas sauter de niveau (pas de titre de niveau 4 après un titre de niveau 2 par exemple).
Note : il est tout à fait possible de modifier le style (police, couleur, etc.) d’un titre grâce à CSS. Demandez un coup de main à votre équipe technique !
2. Ajoutez des alternatives pertinentes à vos images
Cette règle s’applique dans différents contextes de la communication online, le community management, la création de contenus mais aussi l’emailing et le CRM. Il s’agit en fait de proposer une alternative textuelle aux images apportant de l’information. Cette alternative est invisible pour le « commun des mortels ».
Savez-vous qu’il est possible de donner une alternative image sur Twitter ? Il suffit de paramétrer votre compte, ensuite cette option sera disponible dès que votre tweet comportera une image.
Pour les images purement décoratives, l’alternative ne sert à rien. On met alors une alternative vide afin que le lecteur d’écran ne mentionne même pas l’image à l’internaute (sinon, il risque de lui restituer quelque chose comme « 209UYIHDH.jpg » ; pas très utile vous en conviendrez !). Cette règle peut aller à l’encontre de certaines recommandations de SEO mais elle est très impactante pour les personnes malvoyantes et aveugles.
Les emailings envoyés aux clients et prospects contiennent la plupart du temps des images. Il est même assez courant, notamment dans les newsletters ou les invitations à un événement, de proposer un contenu sous forme d’une unique image (réalisée en amont grâce à un logiciel de PAO comme Photoshop ou Indesign). Lorsque ces images apportent de l’information, n’oubliez pas l’alternative. Par exemple, Mailchimp permet d’ajouter une alternative textuelle (là encore, le rendu final est inchangé).
3. Pensez à l’accessibilité de vos vidéos
Les vidéos sont de plus en plus utilisées, notamment en format court sur les réseaux sociaux. Afin d’être accessibles, elles doivent s’accompagner d’une transcription textuelle, être sous-titrées (dans la langue de la vidéo, il ne s’agit pas d’une traduction) et, dans l’idéal, disposer d’une version traduite en LSF (Langue des Signes Française).
Voici l’exemple d’une publicité Longchamp (en anglais) proposant des sous-titres désactivables :
La transcription textuelle, qui consiste à accompagner la vidéo d’un texte reprenant l’ensemble de ses contenus audios, est moins connue que les sous-titres. Elle est pourtant utile à de nombreux publics (personnes sourdes et malentendantes évidemment mais aussi personnes aveugles en cas d’absence d’audio-description, personnes avec une déficience motrice ne pouvant pas démarrer la vidéo, etc.) et ne demande aucune compétence technique.
Pour certaines vidéos, notamment très visuelles, les personnes déficientes visuelles ont besoin d’une audiodescription, c’est ce qui est proposé pour certains programmes télévisés ou séances de cinéma.
4. Dans la mesure du possible, donnez des intitulés explicites à vos liens
Les personnes aveugles utilisent beaucoup de raccourcis clavier (combinaison de touches) pour se déplacer dans les contenus de la page. L’un d’eux leur permet de naviguer de lien en lien. Si vous avez intitulé l’ensemble de vos liens « Cliquer ici » ou « En savoir plus », ces personnes n’ont aucune idée de ce à quoi vous faites référence.
Pour vous aider à savoir si votre intitulé est pertinent, posez vous la question suivante : le texte de mes liens permet-il de comprendre où je vais en cliquant dessus ? Si c’est le cas, c’est parfait, ne changez rien !
Si ce n’est pas le cas, et que vous ne pouvez pas changer l’intitulé (phrase trop lourde, respect de la charte de votre entreprise, etc.), assurez vous que la phrase (ou le paragraphe) dans laquelle le lien est présent contient des informations permettant de comprendre où mène ce lien.
Si l’on suit cette logique, deux liens identiques, c’est-à-dire ayant le même intitulé et dont l’environnement immédiat ne permet pas de les distinguer l’un de l’autre, doivent renvoyer vers la même page.
5. Indiquez le format et le poids de vos documents en téléchargement
Commençons par un exemple : « Téléchargez notre livre blanc 2017 (PDF, 832 ko) ».
Cette information permet au lecteur ou à la lectrice de comprendre qu’il s’agit d’un document à télécharger, d’en connaître ses caractéristiques et de décider s’il souhaite télécharger le document.
Le format (PDF, docx, PPT, etc.) leur permet de savoir s’ils seront en mesure de l’ouvrir (nécessité d’un logiciel particulier par exemple) et de le parcourir (compatibilité avec les outils spécifiques utilisés).
Note : les PDF sont, par défaut, peu accessibles aux personnes en situation de handicap. Le plus simple est généralement de fournir une version alternative du document, c’est-à-dire le même contenu, sans mise en page complexe, dans un format plus accessible (HTML dans l’idéal, mais docx ou odt font également l’affaire).
Peur du résultat ?
Pas d’inquiétude, ça reste assez simple, et vos clients « non-handicapés » ne verront pas la différence !
Besoin d’une preuve ? Notre site vous a-t-il paru particulièrement étrange ? Probablement pas, et pourtant il est entièrement accessible.
Pour aller plus loin
Ces 5 principes ne sont qu’une première approche et ne peuvent suffire, à eux seuls, à produire une communication numérique accessible. C’est pourquoi nous avons contribué, pour le compte du Gouvernement français à la rédaction d’un guide gratuit dédié à ces problématiques.
Formation aux contenus accessibles
Que vous soyez chargé·e de communication, rédacteur ou rédactrice web, ou bien community manager, profitez de nos formations à l’accessibilité numérique pour acquérir toutes les clés pour rendre vos contenus web accessibles :
- Concevoir du contenu éditorial accessible pour le web
- Concevoir du contenu éditorial accessible avec les outils bureautiques
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